Au moment de se lancer dans le grand bain du freelancing, connaître et estimer correctement son taux journalier moyen (TJM) est crucial pour définir ses tarifs de services et offrir une prestation transparente et équilibrée à ses clients. Expliquons ainsi comment estimer son TJM lorsqu'on est freelance, en insistant sur la différence entre les statuts possibles, les charges liées à chaque statut, ce qu'il faut prendre en compte dans le calcul du TJM, ainsi que l'évolution du TJM en fonction de son ancienneté et secteur d'activité.
En France, un freelance peut choisir entre plusieurs statuts juridiques pour exercer son activité :
Auto-entreprise : il s'agit d'un régime simplifié et souple réservé aux freelances dont le chiffre d'affaires annualisé ne dépasse pas certains seuils.
EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : cette forme de société permet de mieux protéger son patrimoine personnel et offre davantage de crédibilité vis-à-vis des partenaires.
SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) : c'est une alternative intéressante à l'EURL, qui offre notamment une plus grande souplesse en matière de gestion et de fiscalité.
Portage salarial : cette solution permet de bénéficier du statut de salarié (donnant droit aux mêmes avantages, comme les congés payés) tout en exerçant une activité indépendante, moyennant le paiement de frais de gestion à une société de portage. On touche alors un salaire, comme n'importe quel salarié.
Le choix du statut impacte directement les charges sociales et fiscales que devra supporter le freelance :
Auto-entreprise : Les cotisations sociales sont calculées sur la base d'un pourcentage du chiffre d'affaires réalisé. La fiscalité est également simplifiée, avec la possibilité d'opter pour un prélèvement libératoire de l'impôt sur le revenu.
EURL : Les charges sociales sont généralement plus élevées qu'en auto-entreprise (environ 40% du revenu net), tandis que l'imposition se fait selon le régime des sociétés ou celui des bénéfices réels pour les entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés (IS).
SASU : Le dirigeant est assimilé salarié, ce qui entraîne de ce fait des charges sociales plus conséquentes comparées à l'EURL (environ 60% du revenu net). L'impôt sur les sociétés s'applique ici aussi.
Portage salarial : Les cotisations sociales sont similaires à celles d'un salarié classique, mais il faut prendre en compte les frais de gestion facturés par l'entreprise de portage (généralement entre 5% et 10% du chiffre d'affaires). Cliquez ici pour faire une simulation un peu plus concrète et estimer le montant de ces frais de manière plus précise.
Pour estimer correctement son TJM, il convient de prendre en compte plusieurs facteurs :
Le coût des charges : comme vu précédemment, les charges varient selon le statut juridique choisi et sont donc déterminantes dans le calcul du TJM.
L'ancienneté et l'expérience : plus un freelance possède d'années d'expérience dans son domaine et une expertise reconnue, plus il peut légitimement demander un TJM élevé.
La spécialité : certaines compétences sont plus rares ou plus recherchées sur le marché, ce qui permet d'envisager un tarif journalier supérieur. Il est essentiel de se renseigner sur les prix pratiqués par les concurrents avant de fixer son propre tarif.
La localisation géographique : dans les grandes villes, où la concurrence est plus forte et le coût de la vie généralement plus élevé, le freelance peut être amené à ajuster son TJM en conséquence.
Les contraintes du projet : un projet nécessitant une grande disponibilité, des déplacements fréquents ou une maîtrise particulière justifie un tarif journalier plus important.
Le TJM d'un freelance a tendance à évoluer avec le temps, en fonction de son parcours professionnel et de l'évolution des besoins du marché :
L'ancienneté : au fil des années, un freelance acquiert davantage d'expérience et peaufine son expertise, ce qui permet d'envisager une augmentation progressive de son TJM.
Le secteur d'activité : certains secteurs sont plus porteurs que d'autres et offrent des opportunités de missions rémunératrices. Il est important de rester informé des tendances du marché et d'adapter son offre de services en conséquence.
Lorsqu'un freelance se lance dans la création de son entreprise, établir un business plan solide est crucial pour convaincre les partenaires financiers et assurer un bon démarrage de son activité. Le calcul du TJM permet de fixer les tarifs de ses prestations et d'estimer les revenus générés par ces dernières. Un TJM correctement évalué et justifié auprès des partenaires financiers contribuera grandement au succès d'une entreprise naissante.